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théâtres, ses portraits de vieillards méchants et avares sont des chefs-d’œuvre d’art réaliste (i). Ainsi, lorsqu’il trouvait dans une légende ou dans une chronique quelque personnage qui le tentait et qu’il ne pouvait pas évoquer exactement, il lui prêtait simplement les traits et la ressemblance de l’un de ses familiers. Enfin, chez personne l’amour de l’art n’a été poussé aussi loin, n’a été si complet, si sincère que chez HofTmann. C’est de lui qu’on pourrait dire en toute justice qu’il vivait pour l’art et qu’il est mort pour lui. Toute sa vie en a été pleine, tous ses malheurs ne venaient que du trop grand amour qu’il lui portait. Hoffmann fut le martyr de son culte. C’est pour cela qu’il obtint en France une grande sympathie, bien compréhensible à un moment où l’on admirait tant Chatterton, malheureuse victime d’une passion exclusive pour l’art.

D’ailleurs, il y a une chose qui naturellement devait plaire aux Français : c’est qu’Hofimann était (i) Cf. Ellinger, op. cit., p. 173.