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longues observations sur toutes sortes de sujets ; jamais Une se propose dans son œuvre de démontrer une thèse. Sa seule philosophie, purement artistique, est celle qui découle tout naturellement ou qui est suggérée à l’esprit du lecteur parle développement même de l’intrigue. Son conte n’est qu’un conte et rien de plus .

Mais Hoffmann a une individualité bien nette, qui perce au travers de son œuvre, et qui fait que, tout en contant des histoires imaginaires, il se racontre lui-même et toujours. Le chef d’orchestre Kreissler , c’est Hoffmann ; et c’est Hoffmann encore, le pauvre jeune homme maladroit du Pot d’Or ; quand il décrit les malheurs du musicien génial et méconnu, de l’artiste qui, ne pensant qu’à son œuvre, oublie le monde entier, et quand il se plaint de la malveillance du bourgeois « philistin » et du mauvais sort qui poursuit toujours ses personnages, Hoffmann ne fait que réciter sa propre vie. G’estun individualiste. D’autre part, tout en racontant les histoires les plus extraordinaires et les plus fantastiques, il ne tombe jamais dansle grotesque ni dans un ridicule digne tout au plus de Guignol. Il n’évoque pas