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clarté et à la netteté qu’on aime en France. A cause de ces défauts, les contes fantastiques de ce groupe, quoique traduits en français, — comme du reste toutes les œuvres allemandes de cette époque, — n’ont pas exercé d’influence importante sur les écrivains français.

Tout opposé est le cas d’Hoffmann. En le citant, je parle aussi de tout un second groupe d’auteurs, beaucoup plus nombreux que les premiers, et dont quelques-uns sont encore aujourd’hui bien connus et souvent réimprimés : c’est Chamisso, Français d’origine, qui a créé le type inoubliable de Pierre Schlemihl, « l’homme qui a perdu son ombre ». C’est aussi un Français d’origine, La Motte-Fouqué, le charmant auteur de l’Ondine, c’est Nowalis, c’est le bizarre Archim d’Arnim, et beaucoup, beaucoup d’autres. Mais Hoffmann, bien qu’il ne fut pas chronologiquement le premier, n’a pas été seulement le plus grand d’entre eux ; il a repris et remanié avec un talent et une force cent fois supérieurs, tout ce qui existait avant lui et, après lui, il n’a laissé que des imitateurs plus ou moins adroits. Jamais il ne force l’attention du lecteur par de