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un long combat. Cela est très joli, et cela est très vrai, encore que « fantastique ». Le Diable Amoureux est le premier roman fantastique. C’est aussi un des premiers romans psychologiques dans le sens le plus strict du mot, car les rares apparitions hideuses des diables n’y sont qu’un ornement dans une manière qui rappelle les tableaux des primitifs. J’incline donc à croire que Gérard de Nerval pensait juste quand il disait : le « Diable Amoureux est un des chefs-d’œuvre de notre littérature. De même que Lesage a créé le roman de mœurs, et Rousseau le roman fantastique, et nous a valu la gloire d’avoir devancé les étrangers dans ce genre, que Lewis, Mathurin et Hoffmann ont illustré après lui » (i), néanmoins, dis-je, son influence directe a été très petite en France ; mais comme il a été l’un des maîtres les plus adorés d’Hoffmann (2), il inspira ainsi par une voie détournée les imaginations françaises.

(1) Dans la notice sur Cazotte qui pn’cîde l’édition du Diable Amoureux, Ganiet, l845, p. I.

(2) Cf. G. Ellinger. E, T. A. Hoffmann. Sein /.<-6<7i und Seine W’erke. Leipzig, l8(j4, p. 36.