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des plus intrépides, et devant eux surgissent des êtres surnaturels. C’est là, dans ce décor si propice, que naissent beaucoup de légendes merveilleuses. Et depuis Inès de las Sierras de Charles Nodier jusqu’à la Conversation entre onze heures et minuit de Balzac, c’est une suite ininterrompue de récits fantastiques.

Tels étaient l’état d’àme et les sentiments des jeunes Français vers 1825. Les théories des critiques, les influences étrangères, allemandes ou anglaises, devaient faire le reste : la tâche était facilitée, et l’assaut fut formidable. Walter Scott, l’écrivain le plus populaire de ce temps, écrit dans la Revue de Paris en 1829 (1) : « De tous les sentiments auxquels peut s’adresser le romancier pour jeter de l’intérêt dans une fiction, il n’en est aucun qui semble devoir mieux le servir que l’amour du merveilleux. Ce sentiment est commun à tous les hommes... Cette croyance elle-même, qui peut être poussée jusqu’à la superstition (i) Revue de Paru, 1829, t. 1. « Du merveilleux dans le roman », p. 20.