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Sans parler du roman détective qui dérive de L’Assassinat de la Rue Morgue de « Marie Roget », aussi bien que de « M> de Scudéry », tous les romans « diaboliques » ont leur source dans le conte fantastique. Nous savons que Barbey d’Aurevilly connaissait Hoffmann et aimait beaucoup l’auteur américain (i) ; si même nous ne le savions pas, n’importe quel passage de Ce qui ne meurt pas ou de L’Histoire sans Nom nous le prouverait. Dans L Histoire sans Nom, précisément, nous percevons cette double influence des deux auteurs. Le paysage sombre et mélancolique du Cotentin, l’entourage funèbre qui présage le malheur, rappelle Poë dans nombre de ses œuvres et, en particulier, dans La Chute de la Maison d’Usher ; l’action qui se déroule en un mystère tragique et terrible n’a-t-ellc pas beaucoup de rapports avec le Majorât d’Hoffmann ? Et le style mordant et ardent ne resscmble-t-il pas à celui du malheureux artiste allemand ? Enfin, cette influence, on la discerne encore. (i) Voir les articles qu’il lui consacre dans Les Hommes et leurs OEavres (littératures étrangères). Paris, 1890,