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s’en donnait comme l’auteur, pour s’approprier toute la gloire. Dumas s’est contenté presque partout de changer les noms propres germaniques en noms propres français, et de transporter les personnages dans un milieu français. De plus, il leur ajoute parfois cet esprit qu’il possédait lui-même en si grande quantité. Mais j’avoue que je préfère ces contes dans l’original et sans ces additions qui nuisent à l’atmosphère et à l’ensemble de l’œuvre.

La foule des écrivains qui s’inspirent des auteurs étrangers peut être divisée en deux groupes principaux : les admirateurs d’Hoffmann et les disciples de l’école de Mme Radcliffe.

Le premier à citer parmi les imitateurs d’Hoffmann est le spirituel critique Jules Janin. Il était des plus fervents admirateurs du génial auteur allemand et avec Nodier il trouvait que le merveilleux constitue une source nouvelle et inépuisable pour l’imagination des écrivains.

A l’exception de l’hymne de Gautier à la gloire d’Hoffmann (que nous avons cité), je ne connais aucune louange d’Hoffmann plus enthousiaste que les quatre-vingt-huit pages qui forment la