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delà. Ce n’est plus le savant qui observe, c’est le docteur sublime qui essaie de convertir les autres à sa religion avec, sans doute, le zèle d’un nouveau converti. Ce ne sont plus des remèdes qu’il indique contre les maux de l’âme, ni une morale qu’il prêche, c’est une pure philosophie mystique qu’il s’efforce d’exposer clairement. De là naît son fantastique, comme le surnaturel dans les Saintes Ecritures.

M. André Le Breton, dans son livre sur Balzac, excellent du reste, trouve que cet ouvrage est mal composé et bien ennuyeux ; je me permettrai d’être d’un avis différent. Naturellement, ce jugement peut être juste si nous ne considérons Séraphita qu’au point de vue du roman. Mais, est-ce vraiment un roman ? Je crois que ni dans les intentions de l’auteur, ni dans l’exécution ce n’en fut un. Maintes fois, il répète dans ses lettres à M me Hanska que c’est une « religion », que c’est sa profession de foi .

Si l’on envisage l’œuvre, à ce point de vue, tous ses défauts disparaissent, car si nous consentons à considérer la philosophie mystique comme l’axe