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Par exemple, la mort terrible du père de Don Juan Belvidéro, ainsi que celle de Don Juan lui-même, offrent dans leur horreur presque grotesque quelques ressemblances avec les tableaux effrayants du magicien allemand. L’idée de cet élixir, qui a des qualités admirables, se trouve aussi parfois chez Hoffmann, notamment dans son œuvre capitale, qui porte le même titre Les Elixirs du Diable. Néanmoins, la différence entre eux est frappante. Hoffmann — comme nous l’avons déjà remarqué tant de fois — aime le fantastique pour le fantastique. Balzac, lui, ne cesse jamais (je ne parle que du Balzac de la Comédie humaine) d’être observateur de l’homme et son médecin. Dans L’Elixir il n’observe pas toute l’humanité dans ses vices et malheurs, comme il le faisait dans les trois nouvelles dont nous venons de parler, mais il analyse seulement l’un de ses défauts : l’avidité qui fait attendre avec impatience l’héritage et la mort de personnes, qui par droits de nature devraient être chères.

Cette perversité est dissimulée, et on ne la devine pus en contemplant les tableaux splendides de fêtes