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XXIX
SON ŒUVRE ET SA PORTÉE.

comètes. Le soleil absorbe sans cesse des planètes et lance sans cesse des comètes qui se planétisent en raccourcissant avec l’âge leur courbe elliptique pour en arriver à une courbe circulaire. Tant qu’elles sont comètes elles sont stériles. La planète seule est féconde. Elle a sa vie naturelle, ses maladies et sa mort accidentelle. La mort naturelle est l’absorption par le soleil. La mort accidentelle peut être le résultat du choc d’une comète, quoique ces astres soient absolument fluides.

La lune, surchauffée par des jours de 14 fois 24 heures, n’a plus aucune humidité ; elle a subi une pétrification. C’est le même sort qui attend la terre. Peut-être cependant la lune n’est-elle pas morte. Elle est, comme tous les corps célestes, partie de l’être principe.

Le soleil est le mari et le père de toutes les planètes ; il serait certainement Dieu, s’il était le seul soleil dans la nature.

L’être principe n’est pas bon ; il est juste, ami de l’ordre, ordinal par essence et jamais bon, c’est-à-dire indulgent à la violation des lois de la nature. Sa substance est un fluide réel, le plus subtil de tous, le fluide intelligenciel. La matière du soleil est celle de Dieu, soleil des soleils. Tous sont animés et peuvent donner naissance à des êtres vivants. Les hommes solaires, portés dans le centre unique qui serait alors le paradis, y seront plus heureux, plus longèves et peut-être en est-il qui jouissent de l’immortalité.

Pour les animaux, ils doivent varier suivant le milieu, comme l’homme ; il a pu y avoir d’abord quatre familles distinctes. Tous les hommes ne sont pas sortis d’un seul homme. Il est possible que l’homme ne soit que le dernier terme d’une progression ; en tout cas il est le frère aîné des autres animaux.

Nous ne périssons pas réellement : un fils est son père nouvellement individualisé : « Aussi le célibat est-il le plus grand des malheurs et, j’ose le dire, le plus grand des crimes lorsqu’il est volontaire »[1].

Ou l’homme est sorti de la terre, ou il est la perfection de l’animalité. La vermine de l’homme est une

  1. Il y a ici une tirade assez vive sur les évêques, les moinaillons et les prêtres.