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NOTES.

Page 38. Le comte de Morangiès. L’affaire du comte de Morangiès et de la veuve Véron occupa beaucoup Paris de 1772 à 1775. Linguet obtint dans cette cause un beau succès comme orateur. Il plaidait pour le comte de Morangiès. La plainte des héritiers de la veuve Véron devait être soutenue par le célèbre Gerbier, qui refusa, malgré le legs d’un diamant de dix mille francs qui lui avait été fait par la mourante. On l’accusa d’avoir été acheté par la partie adverse. Ce fut Vermeil qui se chargea de l’affaire et la traita avec un grand talent. Mais le comte de Morangiès avait de hautes protections. Voltaire s’était mis de son côté ; il gagna son procès et fut déclaré non coupable de l’escroquerie des 300,000 livres qu’on lui reprochait. Quelques années plus tard il plaidait de nouveau contre son fils, puis contre sa femme, qu’il accusait de bigamie.

Page 51. Les trois belles chaircuitières. Cent vingt-septième nouvelle. Dans les Nuits de Paris, Restif ne se rappelle pas le titre exact de sa nouvelle et il l’appelle les IV belles chaircuitières. « De ces quatre jolies femmes, dit-il, la Première et la plus belle est l’amie d’une personne qui m’est bien chère ; la Seconde est spirituelle, excellente épouse et bonne mère ; elle est dans un état différent du sien ; la Troisième est aussi malheureuse qu’aimable : si la Marquise vivait !… La Quatrième, sœur de celle-ci, est encore un bijou pour la délicatesse et la beauté. » Les chaircuitières sont peut-être les seules marchandes de Paris qui aient conservé jusqu’à nos jours le costume coquet et bien simple qui semblait si provoquant à Restif. La marquise interpellée est Mme de Marigny.

Page 57. Le crime d’une Lescombat. Cette funèbre histoire s’était passée en 1755. Marie-Catherine Taperet, femme de l’architecte Lescombat, avait fait assassiner son mari par son amant Mongeot. Elle fut pendue et Mongeot rompu vif. La Correspondance de ces deux criminels a été longtemps un des livres les plus demandés aux colporteurs.

Page 70. La jolie gazière. Cent trente-neuvième nouvelle. « Voici une de ces aventures qui révoltent, mais qui sont instructives pour les Parents de Province. » Nuits de Paris.

Page 73. La Moucharde. Cette femme reparaît plusieurs fois dans les nouvelles de Restif. Son portrait paraît fait d’après nature. On voit que l’auteur connaissait le sujet. Il se vante d’ailleurs de l’avoir étudié à fond pour la composition du Pornographe.

Page 74. Jeannot. L’acteur Volange, dit Jeannot, est un des personnages les plus importants du théâtre des Boulevards à cette époque. Il suffit d’ouvrir les mémoires du temps pour voir à quel point il était estimé. Il gagnait dix mille livres par an