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XXVI
RESTIF ÉCRIVAIN.

Le dimanche messe à dix heures, dîner public à onze, vêpres à midi, catéchisme à une heure ; jeux à trois heures, souper public à huit heures.

Les jeux sont réglés : exercices gymnastiques pour les jeunes gens ; boules et cartes pour les anciens ; danse pour les jeunes filles et les garçons qui se seront comportés de façon à mériter cette grâce, ainsi que pour les nouveaux mariés.

Les aliments seront porc frais ou salé, cuit avec différents légumes ; une fois la semaine ou aux grandes fêtes un bœuf et quelques moutons ; à la fête du village, volaille et gibier ; jours maigres, œufs, fromage, pâtisserie. Quinze mères de famille, aidées de quinze filles à marier, prépareront le repas pendant une semaine à tour de rôle.

Le pain sera bon. Chaque homme aura sa demi-bouteille à dîner et à souper. Les femmes et les filles boiront de l’eau, comme c’est l’usage dans le pays.

Les occupations sont aussi méticuleusement réglées ; une cloche sonnera la clôture de la journée et l’on punira ceux qui seraient trouvés dans les rues après cette clôture, par les adjudants des syndics en charge.

Si l’on a du temps de reste dans la semaine, mais régulièrement le jeudi, le pasteur instruira ses paroissiens sur la théorie de l’agriculture et leur expliquera l’histoire naturelle de M. de Buffon, la stabilité du soleil et le tournoiement des planètes, la géographie, les principes des métiers les plus utiles ; « car le pasteur sera le vrai père de son peuple, il doit être droit, zélé, en un mot, le chef-d’œuvre de la religion chrétienne. »

Outre le fonds public, chacun pourra avoir son pécule particulier provenant des prix qu’il aura mérités et du décompte qui résultera du surplus de la vente des grains et autres denrées superflues. Ce pécule pourra être employé en achat de terres hors du finage, dans la commune, ou en achats de meubles et de livres.

Si les enfants sont trop nombreux, au bout de quelques années on créera un nouveau village.

Un tribunal de famille sera chargé de punir. « Quoiqu’il y ait lieu de croire qu’il ne se commettra dans les bourgs de la communauté, aucun de ces crimes qui excitent l’animadversion des lois, » dans ces cas exceptionnels, le coupable sera livré à la justice