CONTEMPORAINES
ou
AVENTURES DES PLUS JOLIES FEMMES
DE L’AGE PRÉSENT
Quand j’étais jeune, j’écoutais par ignorance,
et je gardais le silence par timidité, par un certain
orgueil qui venait d’un sentiment très-vif de
mon insuffisance. A-présent, que je ne suis plus
jeune, j’écoute pour m’instruire : je parle peu ;
celui qui se répand toujours audehors, est bientôt
épuisé : Je me réserve de parler, lorsque je
serai vieillard ; car alors on est paresseux d’écrire.
C’est un pénible travail que d’écrire ! S’il n’était
quelquefois accompagné de plaisir, il serait au-dessus
des forces de l’Homme.
Permettez, honorable Lecteur, que je vous rende-compte de la manière dont me sont parvenues les Nouvelles que j’ai rassemblées pour votre amusement. Lorsque j’aperçois quelque jolie Personne, je suis curieus de la connaître, à-proportion de sa beauté. J’y réussis facilement : un Particulier fort-répandu, qui m’a pris en affection, je ne sais pourquoi, mais sans-doute parce qu’il