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longtemps, quoique toujours amoureux de Conquette Ingénue, devenue Mme Vitnègre, si mes sœurs Marie et Jenovefette n’eussent trouvé indécent que je gardasse Victoire seule chez moi. Elles m’obligèrent à la mettre en apprentissage pour le linge, chez des dévotes qu’elles m’indiquèrent. Mme Beauconin l’y conduisit.

Heureusement que la chère Fanfan m’avait, depuis quelques jours, donné la connaissance d’une grande et superbe femme séparée, son amoureuse éperdue, sans que la naïve Victoire s’en doutât, et que cette belle femme, m’en croyant amoureux aussi, foutit sous moi avec fureur, car elle m’appelait alors son papa et me disait : « Enconne, enconne… enconne ta… provocante Victoire ! ta… passionnée, ta… tendre fille !… »

Chapitre X. De l’infâme mari

Mais le moment approche où je dois recouvrer Conquette Ingénue. Mon désir le plus vif, même dans les bras de Mme Moresquin (l’amie de Victoire), était de faire Vitnègre cocu ! Un jour, ma Conquette me rencontra sur le pont Notre-Dame. Elle était malheureuse, elle vint se jeter dans mes bras. Je fus si ému que toute mon ancienne colère s’évapora. Ma délicieuse fille était encore embellie