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Beauxtalons ; Virginie Motteblonde ; Rosalie Conrose, ainsi que Suzonnette, sa sœur cadette ; Manon Aurore Sourismignard ; Léonor Robé, femme de Margane le parfumeur ; la deuxième et la troisième Consfriands, Saccadine et Voixflûtée.

La première fois que je vis la voluptueuse Beauxtalons, elle était en déshabillé brun, bas fins de coton, souliers de maroquin noir, talons plus hauts que ceux de Conquette. Elle me donna des désirs violents ; je la suivis : c’était le soir. Elle entra dans l’allée, à côté de la boutique de sa mère. L’escalier était obscur.

J’étais sur ses talons. Elle ouvrit le premier, dont les volets étaient fermés. Nuit profonde. J’étais entré avec elle. « Ah ! c’est vous, M. Copahu », dit-elle en m’entendant respirer… Je lui mis la main sous la jupe. « Oh ! voilà toujours comme vous faites !… Laissons donc les volets fermés. » Je cherchais un lit. Elle y recula. Je l’y renversai. « Mon Dieu ! allez, que vous êtes terrible ! » Et elle s’arrangeait néanmoins commodément pour tous deux. J’insère. Elle riposte, en disant : « Il faut bien faire comme ça, sans quoi vous dites qu’on ne vous aime pas. » La jouissance fut délicieuse, quoique simple et sans accessoires. Mais Victoire était si belle et je l’avais tant désirée !… Je voulais sortir sans être connu. On frappa. Je suivis ma monture effrayée, qui courait ouvrir, quoique je la retinsse, en disant : « C’est ma mère, ou ma sœur. Restez ou sortez, comme il vous conviendra. » Je sors. Elle…