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je le voulais enlever. J’avais aussi ton grand bonnet battant-l’œil, qui me va si bien, à cause de mes grands yeux noirs, la robe, la jupe blanches sur fond rose, comme toi. Je m’avisai de me donner ton joli tour de cul. Dans la rue des Cinq-Diamants, j’entendis derrière moi : « C’est elle !… Oui, c’est elle ! c’est ma déesse ! » On m’aborde : « Ah ! ma belle ! vous voilà si près de chez moi que vous y monterez, puisque votre père y est venu ! » Il m’a prise par le bras ; je me suis laissé mener, pensant bien qu’en me reconnaissant, il me laisserait aller, surtout après m’avoir foutue. Point ! il ne se désabuse pas !… Il est vrai qu’il m’avait introduite dans un appartement, au premier, à très sombre jour. Il tombe à mes genoux, ou plutôt aux vôtres : « Vos traits, belle Saxancour, sont un peu différents de ce qu’ils m’avaient paru ; mais vous n’en êtes pas moins une brune adorable. C’est que j’ai toujours plus regardé vos pieds, dont je suis fou, que votre visage, tout charmant qu’il est. Aussi, les reconnais-je parfaitement, ainsi que tout le reste de votre parureM’aimerez-vous ? » J’ai cru devoir répondre : « Oui ! — Ah ! je suis trop heureux ! » Il m’a pris mille baisers, en me faisant darder la langue, m’a patiné les tétons, saisi la motte, renversée sur un large sopha, troussée, foutue