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apporta de la limonade. Elle boitait de naissance, mais d’une manière voluptueuse. Elle était coiffée en cheveux, et quoique grêlée, très provocante. Je le dis à ma fille. Conquette Ingénue me répondit : « Dès avant nos parties, son mari voulait me le mettre, mais il me déplaît. La femme a demandé, depuis qu’ils ont tout vu, à me gamahucher. Tous deux m’adorent. Je ne leur avais, jusqu’au boulevari d’hier, laissé baiser que mon pied. Le mari enconne sa femme dès que je le veux. C’est un amusement que je me donnais dans la semaine ; je n’avais besoin que de m’asseoir en vue de Brideconin, les jupes troussées jusqu’au mollet ; il est tellement excité par ma mi-jambe et mon pied, qu’il se jette sur la putain, et la fout tant que je veux, en haussant toujours un peu la jupe. Enfin, s’il aperçoit un commencement de la cuisse, il hurle de luxure. Un jour, trop échauffée par ce que je voyais, je me donnais de l’air au con, en le découvrant. Le fouteur s’est mis à braire, en fourgonnant avec fureur. Il déchargeait, refourgonnait, et allait se tuer, quand sa femme me regarda… Elle se hâta de décharger, et vint me baisser les jupes. Alors Brideconin, épuisé, se trouva mal. » A ce récit de Conquette, je rebandais.