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DEUXIÈME PARTIE

Chapitre XXXIX. Du fauteuil

Le dimanche arrivé, il y eut un joli dîner, qui fut servi dans mon magasin. J’y avais fait mettre, outre le lit et le vieux sopha, un troisième foutoir commode, que j’avais trouvé par hasard chez un serrurier de la rue de la Parcheminerie, qui l’avait acheté pour le fer et l’acier seulement, à l’inventaire de certain duc. J’en fis l’histoire à ma société :

Ce fauteuil, ou foutoir, se monte. Le serrurier le monta un jour, pour en voir le mécanisme. Il allait s’y asseoir au premier. La jeune femme très potelée de son vieux voisin Aupetit, le perruquier, arriva. La jolie voisine, essoufflée, se jeta sur le diable de fauteuil. Aussitôt elle fut saisie par les bras. Un ressort la troussa, et un autre lui écarta les cuisses. Un autre lui fit faire beau con ; un troisième la fit osciller. « Eh ! qu’est-ce donc que ce machin-là ? s’écriait-elle. — Ma bonne foi si je le savais ! répondit le serrurier ; j’ai monté la machine