Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/188

Cette page n’a pas encore été corrigée

le portrait et l’éloge du beau jeune homme qu’elles allaient presser dans leurs bras. Je me croyais obligée en conscience de leur donner des plaisirs imaginaires, à défaut de la réalité. « Ma toute belle ! dis-je à ma sœur, avec quel plaisir tu me sacrifierais ton repos, si tu voyais le jeune homme charmant qui doit froisser tes appas ! C’est un sylphe ; c’est un amour… » J’allai ensuite à la religieuse : « Tu vas sentir la différence de la couchette de ta cellule au lit d’une nouvelle mariée, ma chaude cousine. Un bel homme, un gros vit… Crie, mais ne parle pas, puisque tu vas passer pour moi… » Je me rendis ensuite auprès de ma marchande : « Vous allez être rassasiée de ce que vous aimez tant, mon aimable maîtresse. Un jeune homme superbe, et… peut-être deux, qui me désirent avec emportement, vont me le mettre dans votre con brûlant, jusqu’à extinction de forces. Les vits sont gros ! ainsi faites-vous pommader comme une pucelle, et remuez du cul, pour avaler plus vite ces énormes morceaux… » Ma marchande me remercia, en me priant de la mettre promptement aux prises. Je courus lui chercher Towtenwit, le troisième… Mais je vais mettre de l’ordre dans mes récits.

Guaé m’attendait. Dès que