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était impatient, à trépigner, d’avoir sa mariée. Il l’enleva comme une plume dès qu’on eut soupé, se jeta sur elle, et lui fit pousser des cris effrayants. La mère, alarmée, accourut avec Géoline au moment où Fysitère, sans trop s’embarrasser des gémissements de la jeune personne, la recommençait. La mère le laissa l’achever. Puis, sur l’instante prière de sa fille, elle la retira du lit, pour laver le sang et le suc d’homme dont sa conque martyrisée était remplie. Fysitère saisit alors Géoline et la viola, malgré ses clameurs. Il la retint sous lui quatre à cinq fois… Elle profita d’un intervalle pour s’échapper, mais Fysitère menaça madame Linars, si elle ne remplaçait pas sa fille, de tourmenter celle-ci jusqu’au jour. La dame était fatiguée. Elle alla chercher Marette, qu’elle enferma dans la chambre nuptiale. Fysitère la viola, et la contint sous lui quatre fois, puis il lui permit de dormir.

« Dans le jour, il assoupit les plaintes des deux filles domestiques et même il les gagna, en leur constituant douze cents francs de rente à chacune. Mais elles demandèrent du repos pour la nuit suivante… Le soir, Fysitère ramona six fois sa nouvelle épouse, qui prit un peu de goût à la chose, puis sa mère, reposée, fut à son tour fourgonnée six autres fois. Ce qui suffit à l’homme à queue.

« Le soir du troisième jour, il ne ramona sa femme qu’une fois, car elle demanda grâce.