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que j’ai vu faire à plusieurs hommes, qui se servaient pour cela du livre cruel et dangereux de Justine, ou les Malheurs de la Vertu.

J’en ai un plus important encore ; je veux préserver les femmes du délire de la cruauté. L’Anti-Justine, non moins savoureuse, non moins emportée que la Justine, mais sans barbarie, empêchera désormais les hommes d’avoir recours à celle-ci. La publication de la concurrente antidotale est urgente, et je me déshonore volontiers aux yeux des sots, des puristes, et des irréfléchis, pour la donner à mes concitoyens.

L’ouvrage aura deux parties. Après le récit formant la première, succéderont des lettres, non moins assaisonnées, composant la deuxième. Les filles de Cupidonnet lui racontent les parties de plaisir que leur faisaient faire leurs entreteneurs ; parties , dans le délire de l’ivresse, leurs payeurs les faisaient quelquefois posséder par douze hommesMais toutes ces lettres ne sont pas érotiques : il en est d’intéressantes par un autre motif ; tel est celui d’une résurrection, avec la découverte importante de l’origine de Conquette Ingénue, et de Victoire Conquette, noms de deux filles que les miennes ont remplacées, ce