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Messire Antoine Foudriat, pasteur du lieu. En effet, tout le finage de mon pays natal est hérissé de pierre calcaire, aisément exfoliée par le labourage sur un sol où la terre végétale n’a que deux à trois pouces d’épaisseur[1].

Mon père s’est marié deux fois : la première avec Marie Dondéne, dont il eut sept enfants ; la seconde, avec Barbe Ferlet-de-Bertrô. Il en eut également sept enfants, dont je suis le premier. Je fus nommé au baptême, par Edme-Nicolas, fils aîné du premier lit, au nom de Nicolas Ferlet, mon aïeul maternel, et par Anne, première née de tous les enfants, au nom et comme représentant feue Anne-Marguerite Simon, ma grand’mére maternelle. Le vieillard ne put se rendre à Sacy, à cause du mauvais temps. Je fus nommé Nicolas-Anne-Edme, mon père voulant que son nom fût le dernier : mais à la rédaction de l’acte, Jacques Beraut, le maître d’école, omit Anne, qui ne fut point surajouté, quoique prononcé dans la cérémonie aux interpellations. Il fut ordonné par mon père, que mon nom appellatif serait Nicolas. C’est un très beau nom ! composé de deux mots Grecs, Niké (victoire), et Laos (peuple) : il signifie

  1. Sacy, de l’ancien évêché d’Auxerre, est à 50 lieues de Paris, trois de Tonnerre, trois de Noyers, quatre de Vezelay, quatre de Chablis, une de Joux, une de Nitry, une et demie de Vermenton, deux de Saint-Cyr, cinq de Saint-Bris, et sept d’Auxerre. Il a trois annexes, Courtenay, à demi-lieue, Laloge, à côté de Courtenay, et Vaudupuits, à trois quarts de lieue. Ce dernier hameau était de l’ancienne Bourgogne, et Sacy de la Champagne.