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qu’il se trouve dans ma famille bien des personnages, dont les emplois ne furent pas relevés ; quelques-uns qui exercèrent des professions infâmes ; un ou deux qui furent pendus : mais cela est bien compensé par la beauté de la source originelle ; par les illustrations suivantes, telles que celles de deux comtes, d’un général d’armée, enfin, par celles des alliances avec des femmes qui tiennent à des maisons souveraines. Je doute fort, Messieurs, qu’il y en ait un ou deux, parmi vous qui puissent énumérer dans leur noble maison depuis H. Pertinax, ou seulement depuis Charlemagne, autant d’hommes et de femmes illustres. Je doute qu’il y ait un seul de vous, qui, à dater de cette époque, ne puisse compter, dans sa noble race, des scélérats, des brigands militaires, des pendus, des massolés, des brûlés, des noyés dans le sac, avec le chat et les vipères… Que de malheureux, aujourd’hui languissants dans la honte et la misère, dont les aïeux ont porté le sceptre ! Combien, parmi les paysans, serfs autrefois, vassaux aujourd’hui de riches abbayes, s’en trouve-t-il qui sont les fils des seigneurs Francs qui les fondèrent, et qui se donnèrent comme serfs, eux et leurs familles, aux moines qu’ils avoient créés ! Vous vous glorifiez de votre