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tigresses, des panthères, qui grondent et déchirent, quand on leur donne du plaisir. Une véritable antipathie contre l’amour et les femmes dirige les autres : ces vils antipodes, corrompus dans leur jeunesse par les Duchauffour, les D’Elbeuf, les V—tte, ne peuvent supporter la nature ; ils déclament contre ses délicieux tableaux, qui n’ont aucun attrait pour eux ; l’érotisme qui leur plaît en secret, c’est celui de Justine, du Boudoir, et d’autres infamies semblables, parce qu’ils y trouvent leurs sales idées, et la cruauté de leurs fantaisies.

Au reste, les tableaux de ces huit Parties, malgré le charme de la jeunesse, de la beauté, le romantique des sentiments, le naturel des situations, dans l’âge du développement achevé, où tout est féïque, neuf, vif, délicieux, ne seront pas les plus intéressants. La touche de la fleur de l’âge sera plus ferme ; et dans les dernières Parties, l’intérêt croîtra, soit par les Personnages mis en scène, soit par la nouveauté de sentiments, qui ont toujours existé, mais qu’on ne s’est pas encore attaché à peindre. On n’a mis en scène que la Jeunesse et ses passions, comme seules aimables, seules attachantes, et l’on a presque totalement abandonné la maturité, qui a si besoin de consolations ! Ou si l’on a peint les passions de l’âge avancé, cela a toujours été pour les charger de ridicule : on aurait dit que les Auteurs, assurés de ne pas vieillir, cherchaient à porter le désespoir et la