vouée, je me trouvai au delà de la nature, par la tension des organes. Je triomphai… Mais que je payai cher cette exagération accidentelle de mes forces ! Je faillis d’en mourir. Pour Julie, elle était plus âgée que moi, elle se portait bien, et elle était femme ; malgré la douleur de la défloration, qui lui fit jeter un cri, elle m’avoua qu’elle avait goûté toutes les délices de l’amour… Elle fut ensuite infiniment tendre : mais j’étais mourant dans ses bras. Ah ! comme ses attentions furent délicates ! elle me ranimait doucement par ses baisers, par un peu d’elixir… Heureusement elle eut tout le temps : il ne vint point d’écoliers, cette après-midi-là, et elle avait laissé à la maison ses jeunes frères et sœurs. Les filles du maître étaient allées, avec leur mère et Barbier, faire du raisinet chez une dame Delétang… Quelle soirée ! c’est une des époques les plus extraordinaires de ma vie !… Quoique chérissant Julie (que, Seconde paternité.sans le savoir, je venais de rendre mère), je sentais que ce n’était pas en amant, que je l’aimais ; c’était (comme depuis Thérèse sa fille) de la plus pure et de la plus tendre amitié… Mon épuisement extrême empoisonna cette seconde jouissance, comme l’avait été la première avec Nannette… Une autre singularité, c’est que le lendemain, ce fut moi qui me trouvai honteux devant Julie, embarrassé ; c’était elle qui me prévenait, me rassurait !… Je fus deux jours sans avoir la fièvre ; un nouvel accès plus fort survint le troisième. Julie redoubla d’attentions. Mais il n’y eut plus d’érétisme de ma part, et je n’en fus
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