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étaient du jeu, ainsi que des chemisotes ou vestes des garçons, jusqu’à ce que le tout formât une sorte de pyramide. On assiégeait ensuite la tour, c’est-à-dire les garçons ; les filles l’entouraient et la défendaient.

« Les portes Dondène sont-elle’ouverte’ ?
» A-t-elle sa robe verte ?
» — Non, elle est cachée,
» La tant èplorée.
» Nous la voulons l’épousée,
» Par mariage !
» — Non, non, mariée,
» Vous la battrez avec rage ! »

L’adresse des garçons consistait à enlever, sans qu’une fille les touchât, tout ce qui couvrait la pucelle. Alors, elle leur appartenait ; et les filles se lamentaient en disant :

» Comme la rose effeuillée,
» Elle sera bientôt ;
» Comme la prune secouée,
» Elle sera mangée,
» Par le ravousio !
» La pauvre infortunée !
» Elle sera fanée,
» Comme la fleur de choquerio.
» Qui teint les roulée’ ? »

Puis elles la livraient aux garçons… On laissait un espace entre les deux sexes : la pucelle était