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« De tous les ouvrages de Restif de la Bretonne, Monsieur Nicolas est sans contredit le plus extraordinaire. D’ailleurs il les résume tous. Dans le genre roman, je n’hésite pas à placer presque au même rang, et à considérer comme des productions phénoménales : les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, Monsieur Nicolas et les Mémoires de Casanova. »

Le Bibliophile Jacob[1] va plus loin :

« Monsieur Nicolas est peut-être supérieur aux Confessions de J.-J. Rousseau, si l’on veut considérer le chef-d’œuvre de Restif comme une anatomie morale du cœur humain. »

Voici, enfin, un jugement qui n’est pas le moins précieux, venant d’un étranger, contemporain de Restif. En 1798, peu de temps après la publication des premiers volumes, Schiller écrivait à Gœthe :

« Avez-vous lu par hasard le singulier ouvrage de Restif : le Cœur humain dévoilé ? En avez-vous du moins entendu parler ? Je viens de lire tout ce qui en a paru, et, malgré les platitudes et les choses révoltantes que contient ce livre, il m’a beaucoup amusé. Je n’ai jamais rencontré une nature aussi violemment sensuelle, il est impossible de ne pas s’intéresser à la quantité de personnages, de femmes surtout, qu’on voit passer sous ses yeux, et à ces nombreux tableaux caractéristiques

  1. Bibliographie et Iconographie de tous les ouvrages de Restif de la Bretonne. Paris, Fontaine, 1875, in-8 de xvi-508 pages.