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préparé l’impression profonde que devait me faire une femme céleste !

Je doute que les petits nègres, sitôt formés, puisqu’à neuf ou dix ans ils peuvent être pères, désirent les femmes plus tôt que je ne les désirai. On verra bientôt que j’eus la même puissance, et ce phénomène ne sera pas le moins frappant ni le moins intéressant de ma vie… Mais ce goût pour la beauté des pieds, si puissant en moi, qu’il excitait immanquablement les désirs, et qu’il m’aurait fait passer sur la laideur, a-t-il sa cause dans le physique, ou dans le moral ? Il est excessif, dans tous ceux qui l’ont ; quelle est sa base ? Serait-ce ses rapports avec la légèreté de la marche ? avec la grâce et la volupté de la danse ? Le goût factice pour la chaussure n’est que le reflet de celui pour les jolis pieds, qui donnent de l’élégance aux animaux même ; on s’accoutume à considérer l’enveloppe comme la chose. Ainsi, la passion que j’eus, dès l’enfance, pour les chaussures délicates, était un goût factice basé sur un goût naturel : mais celui de la petitesse du pied a seulement une cause physique, indiquée par le proverbe, Parvus pes, barathrum grande ! la facilité que donne ce dernier étant favorable à la génération… Je vais essayer de me faire mieux entendre dans la note[1]

  1. Aperta vulva semper facilitat intromissionem ac projectum seminis in uterum. Voici une autre observation qui n’a trait qu’à la belle forme du pied : J’ai connu, dans l’âge d’homme