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Folio 117. — « Tout est tellement arrangé dans la nature, que la vie d’un individu n’est ordinairement souverainement importante que pour lui. » (Pensée reproduite dans les Nuits de Paris.)

Folio 118. — « Ce qui me distingue de Marmontel, de La Harpe, c’est qu’un écolier de troisième corrigera mes fautes. Qu’il les corrige ! Et que souvent ni Voltaire, ni Rousseau, ni Buffon n’auraient eu mes conceptions. Voyez ma vanité ! Elle étonne, et elle ne me coûte rien. Je travaille chaque chose sans me souvenir de la précédente, comme si elle était unique. »

Folio 121. — « Avis à mes lecteurs : On dit que je ne connais pas le monde ; mais je connais la nature. Je défie personne de mettre plus de naturel qu’il y en a dans la plupart de mes tableaux et de mes compositions. Si le monde n’est plus naturel, est-ce ma faute ? Ô goût dépravé ! Les gens du monde ne disent que des riens et des dégigandades (sic). Ils parlent un inintelligible jargon et, parce que je ne puis pas cela, on dit…

J’ai l’honneur d’avertir mes lecteurs raisonnables que j’ai une manière tout-à-fait différente des autres romanciers qui arrangent et disposent leur fable : c’est que je ne rapporte que des faits vrais et que je me laisse maîtriser par eux. Je ne ferai jamais un trompeur. Tant pis pour moi si la vérité est devenue un monstre et si l’on préfère le vraisemblable au vrai… »

Folio 123. — « Ma femme travaille ; mes deux filles travaillent. Le travail honore l’homme. Je travaille moi-même, du moins autant que je le puis et c’est ce qui m’empêche de voir le monde. Mais il n’est pas essentiel que je sois un écrivain poli — il en faut ! — et il l’est que je sois citoyen utile. »

Folio 124. — « Prendre l’article rayé au bas des Fautes pour en faire, avec l’aventure de dimanche 16 septembre 1787, chés Nicolet, la Suite du Mamonet[1], ainsi que le viol de la petite fille et le reste : chés Victoire. Il se présente, puis j’engage le public qui demandait un paillasse. Tu le traites de poliçon, on te connaît ! »

Folio 135. —

« Ce n’est qu’à ses dépens qu’on corrompt ce qu’on aime.

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  1. Nougaret. V. la note 1 de la page 251.