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acteurs sont d’une vie telle, qu’on est de l’avis de l’auteur quand il appelle ce chapitre « le plus dévoilant du Cœur humain ».

Les Sara ne sont point rares en ce monde. La publication de son aventure lui valut des confidences. Il en concluait que les hommes et les femmes avaient à peu près les mêmes aventures, ayant les mêmes passions[1], et qu’en faisant sa propre histoire, il avait fait celle du genre humain.

Au point de vue du mérite littéraire de l’ouvrage, nous ne saurions mieux faire que de donner l’appréciation de l’abbé de Fontenay :

« En lisant la Dernière aventure d’un homme de quarante-cinq ans, le ton de vérité qu’on y trouve étonne, saisit et donne de la confiance. Il est impossible de mentir ainsi. On y voit des inégalités, des répétitions, mais on sent que ces défauts sont naturels à l’homme fortement affecté, qui trace journée à journée les effets de la passion funeste qui le tourmente. Si l’on trouve des lettres dans le récit, on sent qu’un romancier les eût faites autrement et l’on se dit : Ces lettres sont vraies. Si l’éditeur cite des histoires épisodiques, elles ne sont ni de son style ni de son faire. S’il peint l’amour, ce n’est pas une jolie chimère, c’est la réalité. S’il peint la jalousie, le désespoir, le lecteur, entraîné, sent le désespoir et la jalousie. On est convaincu que l’écrivain trace ce qu’il a éprouvé. C’est le principal mérite de

  1. V. Monsieur Nicolas, t. XI, pp. 150, 165. Le tome XIX des Contemporaines, 2e édition, renferme des lettres de Butel-Dumont qui « jettent un jour sur la Dernière aventure ».