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Mes inscripcions. 147
le trahit. On lui fait entendre qu’Agnès a cessé d’être sage ! Il est indigné : il signe le contrat, malgré lui[1]. Il donne sa malédiccion pour dot, il ne paraît pas au mariage !…
Sa fille vit avec l’infâme Augé… Bientôt, elle sent les effets de sa scélératesse : pain jeté au visage, coups de pieds dans le ventre, enceinte de six mois ; soufflet à poing fermé sur une joue en fluxion, menaces d’épée nue, au bout de quatorze jours d’accouchement, qui l’obligent à fuir, nue, chés sa coupable tante ; coups de tenaille sur les mains et sur les bras, soufflets ; coups de pouce dans l’es-
- ↑ 1. Agnès, fille aînée de Restif, demeurait alors chez madame Bizet, sœur de Restif, bijoutière, quai de Gesvres. Elle fut plusieurs fois recherchée en mariage, notamment par Augé « veuf, laid, mais fils unique d’un père honnête ». La tante vit, dans cette dernière circonstance, des avantages pour sa nièce, et lui persuada de l’accepter pour mari. Elle donna un dîner où elle invita le prétendant, que Restif trouva sot. Augé lui écrivit une lettre dont voici un extrait : « Monsieur, madame Bizet, à qui j’ai eu l’honneur de faire part de l’intencion où j’étais de parvenir à lui appartenir en la personne de mademoiselle votre fille, sa nièce, m’a paru porté de la meilleur bonne volonté à me présenter à vous, monsieur, à l’effet de requérir votre suffrage… Je me flatte, monsieur, que, par la sincérité et l’honnêteté que j’apporterai dans mes déclarations, vous serez à portée de juger de quelle reputacion je jouit tant dans la bonne société que parmi ceux qui tiennent les premières places dans le gouvernement auquel je suis attaché de père en fils… etc. » Restif y a joint une note : « Cette lettre folle, bavarde, anfigourique, fut le premier motif qui me fit m’opposer au malheureux mariage de ma fille aînée. » (Contemporaines, t. XIX, 2e éd.) Il le connut alors tout à fait, vit en lui « un sot pommé » et refusa son consentement. Agnès Lebègue le favorisait en secret, l’assurait qu’il arriverait à ses fins à force d’importuner son mari. Elle l’engagea même à se vanter… (sic), et le mariage se fit. (Voir La Femme infidèle et Ingénue Saxancour.)