alors comme un moyen de me guérir de ma
folle passion. Ce n’est pas que j’en fusse
fâché. On sait que j’avais pour but principal
d’expérimenter sur moi-même ce que c’était
d’entretenir une fille. Cette Levé avait des
richesses dans la figure, comme disait une
certaine appareilleuze, nommée la Rochelle,
chés laquelle la jeune Levé demeurait ; mais
cette intrigue n’eut pas de suite. Je quittai
cette fille, pour ne pas avoir le désagrément de
lui faire, gâter des figures de mes Contemporaines, dont elle a gravé quatre des plus mauvaises.
179. 3 jul. Dedi serin. (Je lui ai donné un serin.) J’avais été cinq jours sans voir Sara,
lorsque je lui portai une serine, que Granger fils[1] m’avait donnée.
180. 8 jul. Finis Contemporanearum commun. (Fin des Contemporaines du commun) : c’est-à-dire pour la composicion, et non pour l’impression.
181. 19 jul. Postrema merenda ad Claustrum paganum. (Dernier goûter au Clos-payen.) Ce
goûter fut délicieus : en montant sur les
colines, Sara, qui avait une pointe de vin,
s’appuyait mollement sur mon bras et me
disait des choses fort agréables, tendres même,
cependant je m’en défiais : l’illusion était
dissipée. C’est une grande leçon pour les
femmes qui laissent échaper l’occasion de
subjuguer un homme ; une grande leçon pour
les hommes qui se laissent trop maîtriser :
qu’ils attendent, et l’illusion se dissipera.
- ↑ Fils de l’imprimeur.