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taur, mr.is il efl vfai : apr.s chaque Repréfentation, on erpolait ime, en p’ein Théâtre, aux yeux des vS^^tdateurs une des Aétiices qui venait de jouer ;  ? fîi quvi cette ignominie dont on la couvrait, fît fuccéder dans ceux qu’elle aurait pu charmer, une confufion filuraire. On fent combien cet ufagë ren-iaitla profellion du Théâtre infamante, Se qu’il était tout naturel après cela y de regrrder les Ad’ices comme des Proftituées. Qiiel coup ne devr t p’.s porter a la paflion d’un jeune homme, cette puhliciié fies appns les plus fecrets de fa m’akreire ! c’était ôter la délicr.relle a la pàflion, l’en faire lougir, en ne lui montranrqu’une vile efclave dans ù^ divinité.

Mais ce n’était pas encore allez : fi nous defcendons au temps des Empereurs, nous verrons les Comédiennes obligées à fe prêter a tour ce que laQcbauche& la corruption ont de plus révoltant. Pour faire concevoir tout ce qu’on exigea d’elles, fans mettre fous les yeux des tableaux trop libres, il (uffira de dire, (]uc Tibère Ce fit donner le Speélacle d’une débauche complette, par une troupe de Comédiens des deur fexes, qu’il força de fe proftituer les uns aux autres en fa préfence, a Caprées ^ où il s’était retiré : Que ^éron fie exécuter plufieurs traits de la Fable, où l’^^drice était forcée oe fe prèrer a tout ce que portait l’argument de la Pièce j telle fut la RenréfèiTtation de l’hiftoirede Pajîphaé ; la Comédienne fut renfermée dans l’effigie d’une V ? che en o/îer, couverte d’une peau, qui la fît paraître fî naturelle, que le Taureau s’y trompa : Que Domirien, non content de donner des combats d’hommes, obligea lesfemmesdeftinéesaui Spcdacles publics à fe battre avec des armes meurtrières : ainfi pour la première foiSj on vit, par l’ordre de ce monftre, des Gladiatiiccs : on vit le fang (es femmes, jufqu’alors refpedc, couler à grands flots, & fouiller l’arène. Ce même Empereur. donna des courfes de îennes-filles, à l’imitation des Laccdémoniens ; mnis il s’en fallait bien qu’elle* : fulfent dans le vScnde de Kome corrompue, co-wvertes, comme a vSparie ; du xoile de Thonnètité publique *.

trop si cette critique cfl jufte.• ne frrait-fe pas cet. ufage de* Komains de s’acrachrr à une Efclave-A<flricc, qu’il aurait fîncjncnt defigne’, en s’tnveloppai.t dans une intrigue Grecque ? au reflr, ; c ne donne ceci que comme une conjeftuie.

  • Le mtpris de la Nation pour les Comcdiens n’ctait pas encore

bien décide fous Jules CeTar : nous voyons un Patricien nomme Furius, & le Sénateur Q. Cal^^cus, fc donner en Spectacle