tu, soldat du pape, qui monte la garde en parasol ? Enfin Colette chanta l’antiquité suivante :
« N’écoutez jamais un amant,
Me dit maman, à tout moment,
Le plus fidel n’est qu’un volage,
Qui cherche à donner de l’amour,
Sans jamais payer de retour ».
Hélas ! maman ! c’est bien dommage !
Hé quoi ! cet aimable berger
Qui chaque jour dans ce verger
Vient me tenir un doux langage,
Est un perfide, un inconstant !
Il est dit à d’autres autant !
Hélas ! maman ! c’est bien dommage !
Mais peut-il être un inconstant ?
Il en si beau, je l’aime tant !
On ne sait pas feindre à notre âge ;
S’il me fallait vivre sans lui,
Je sens que j’en mourrais d’ennui !
Mourir si jeune ! c’est bien dommage.
Il m’a souvent juré sa foi,
Que jamais à d’autre qu’à moi,
Il ne porterait son hommage,
Et que j’avais seule son cœur ;
Il ne saurait être un trompeur :
Mais s’il l’était, ah ! quel dommage !
Hier ici, dans son transport,
Il faisait un nouvel effort
Pour obtenir de moi le gage,
Qu’il dit qu’on doit à son amant ;
Je l’ai cru, j’ai cédé, maman !
S’il m’a trompée ! ah ! quel dommage !
Toute la compagnie applaudit fort à cette chanson, surtout Hélène, qui se leva pour embrasser Colette deux ou trois fois, en lui disant — Il faut faire comme ta chanson, ma poulette ; il faut céder, et tu verras que ça te fera plaisir. Quant à moi, demande