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LA JOLIE GAZIÈRE

Avec impolitesse ;
Aussi lui dis-je ben :
Quand, etc.

J’avons fait fouiner c’ p’tit cœur,
Tant j’lli avons fichu malheur ;
C’est un avis au lecteur ;
Cheù nous faut d’ la simplesse
Et surtout d’ la rondeur.
Quand etc.


Qu’en dis-tu, Colette ? c’est ça eune chanson ! — All’ est bonne (dit le faraud). Et bien chantée (ajouta le soldat). — Ah ! et si je n’étais pas enrhumée donc !… Mais c’est que je vous en sais d’autr’ encore pus belles, dà ! J’en apprends, où que suis, ou bien où que j’étais, n’importe. Tenez, je vas vous en chanter eune : mais dame, c’est que c’est eune chanson, ça ! Je la tiens d’un monsieu ben comme i’ faut, qui me la chanti pour une que je lui avais chantée, qui c’mençait :


Quels traits brillants, jeune Fanchon,


et qui est gaillarde, dame ! — Ah ! je la sais, je la sais, (dit le faraud), et j’ m’en vas vous la chanter ! — Pas d’ ça que j dis ! ignia des oreilles châsses ici… n’est-ce pas Colette ! Et pis j’ crais que j’ la chanterais ben, s’i la fallait chanter ! mais voici celle-là que j’voulais dire ; all’est sur l’air du Maréchal, qui est un bel air !


la femme du monde.


(L’Innocence.)


La jeune Elmire, à quatorze ans,
Livrée à des goûts innocents,
Voit, sans en deviner l’isage,
Éclore ses attraits naissants ;
Mais l’amour effleurant ses sens
Lui dérobe un premier hommage ;
Un soupir
Vient d’ouvrir
Au plaisir