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LA JOLIE GAZIÈRE

ne l’ savez pas vous-même. — Tant mieux ! tant mieux ! mais chante. — Heu hum ! je suis enrhumée : mais ça s’passera : Voyons l’air : Hum hum hum, hum hum !

Quand on va boire à l’Écu
N’ faut pas tant tortiller des fesses,
Quand on va boire à l’Écu
N’ faut pas tant tortiller du cu.

S’as vous c’t’ histoire advenu’ 
À mam’sel’ Manon Frelu ?
J’ pouvons la conter, j’ lons vu :
Ca vous jou’ la princesse,
Et c’est un cu tout nu.
Quand on va boire, etc.

Quand all’ entre au cabaret,
Sur un banc aussitôt s’ met ;
C’est trop dur pour son cadet ;
C’te gu’non fait la duchesse,
L’li faut un tabouret.
Quand, etc.

Ça n’ veut pas d’ table à tréteaux,
Ça l’a trop long ou trop haut,
Ça ne s’ branle pas comme i’ faut :
Chien ! queû délicatesse !
À moi ça m’ si’ ledos !
Quand, etc.

— Tirez-nous pinte, garçon !
Allons vite et qu’ça soit bon…
Ha ! queû compagnie ! fi donc — !
— Est-c’ paç que j’some en veste
Que j’ vous déshonorons — ?
Quand, etc.

Les verr’s sont crasseux com’ tout,
Les prendre on n’ sait par queû bout
— Prenez gard’, mon petit bijou,
N’as-vous pas peur d’ la gale ?
On la gagne avec vous —.
Quand, etc.

— Mam’sel’danse-t-elle un p’tit brin ?
— Hé hů donc, pas d’ça, matin — !
M’ fit-elle en retirant sa main