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LA JOLIE VIELLEUSE

qu’on sache un jour que j’ai été mariée à un homme de qualité, et que mes mœurs ont toujours été pures. »


J’assurai la Jolie Vielleuse que je rendrais fidèlement son récit, sans y rien changer, et je la quittai, ravi de l’avoir connue.


Lettre d’envoi à l’auteur des Contemporaines.


Monsieur :

Vous verrez, par cette histoire, la vérité de l’aventure de la trop célèbre Marguerite, qui a été connue de tout Paris, et même des étrangers. Cette fille fut tuée d’un coup d’épée, comme on l’a dit, par un jeune libertin. J’ai voulu vous éviter la peine d’approfondir cette aventure, à laquelle vous auriez sûrement pensé. Mais ce n’est pas tout ; un de mes amis, étudiant en médecine, qui a demeuré fort longtemps dans la rue du-Foin-Saint-Jacques, y a connu l’héroïne d’une autre historiette, que la bassesse de sa condition ne vous fera pas dédaigner. C’est une jolie ravaudeuse, au jourd’hui femme d’un architecte. Ces sortes d’historiettes sont très utiles, en ce qu’elles prouveront aux jolies filles, qu’il est une autre route que le libertinage pour faire fortune à Paris même. J’espère que vous tirerez deux Nouvelles de ce que je vous envoie. Je vous prie de me croire, avec la considération due à vos occupations et à vos mœurs, Monsieur,

Votre, etc. Clerval.