Page:Restif de La Bretonne - Les Contemporaines, (Charpentier), tome 2, les Contemporaines du commun, 1884.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
131
LA PERFIDE HORLOGÈRE

formait contre sa femme, en prouvant aux magistrats le libertinage de Théodosie. Pour découvrir la vérité, il ne faut qu’un fil, qui conduise dans l’inextricable labyrinthe du cœur humain. Dès que Thémis l’eut saisi, elle vit les motifs de la fausse accusation de Théodosie dans sa conduite subsequente : elle appela la vérité, sa sœur, vierge comme elle, et la vérité lui prêta son flambeau. Thémis éclairée fit usage de sa puissance ; elle brisa les fers de l’innocent, et lui mit son glaive en main. C’était l’horloger qui conduisait l’escorte qui vient d’arriver. Macé justifié, libre, obtint le même jour l’ordre pour séquestrer sa femme et sa nièce, et ayant aussitôt découvert leur demeure, il le fit mettre à exécution. Elles furent enlevées en présence des douze actionnaires, qui les virent partir pour les Madelonnettes, où elles sont encore. Qui sème le crime moissonnera le châtiment.



Le mémoire sur lequel j’ai composé cette Nouvelle m’a été remis par un homme sûr. Puissent les deux coupables héroïnes rougir d’elles-mêmes en la lisant, et changer du fond du cœur !