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son cœur fut détaché de tout ce qui passe et périt si vîte, il s’intéressait à tout comme si ce monde devait lui appartenir long-temps. Peu de chose suffisait pour le rendre heureux. On participait, sans y songer, à ce contentement facile. Son bonheur se répandait autour de lui. J’ai vu, et c’était un spectacle touchant, j’ai vu ce vieillard entouré des respects de toute sa contrée. La simplicité de ses mœurs, son grand âge, son expérience dans les choses humaines et sa longue sagesse le rendaient l’arbitre de tous les différents. Chacun venait le consulter. Il s’exhalait de ses discours un baume pour toutes les blessures, un charme qui appaisait les troubles et les inquiétudes. Sa maison était toujours ouverte ; le malheureux trouvait chez lui des conseils, le pauvre y trouvait des secours ; utile à toutes les classes, il était partout honoré, invoqué, chéri ; tout le monde bénissait son nom, et tout le monde aujourd’hui donne des larmes à sa mémoire.

Que nous reste-t-il à ajouter à son éloge ? Il nous reste, Messieurs, le récit de sa mort. Nous l’avons suivi dans le cours de sa vie utile et bienfaisante ; nous l’accompagnerons au milieu des souffrances et des exemples de son dernier jour. Ce jour n’a ni ambition à détromper, ni vains