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mérite le jugement flatteur qu’en a porté un des premiers critiques de nos jours[1]. Dans ces Mémoires il éclaire l’origine de notre institution, rapporte nos lois, explique nos usages, et signale avec une heureuse éloquence les avantages des anciennes traditions et le danger des doctrines nouvelles. Il devient le panégyriste de tous les Académiciens dont les éloges n’ont pas été faits ou n’ont pas été recueillis ; ses portraits se touchent et ne se nuisent pas entr’eux, tant il donne à chacun sa couleur ; il adoucit les défauts, mais il ne les cache pas ; il peint en beau, mais il peint ressemblant. Un trait piquant atteste toujours la vérité de ses éloges ; et, comme on l’a déjà remarqué, il a dans ce genre heureusement imité, ou plutôt naturellement reproduit, le style et la manière de Fontenelle. Honorable rapprochement, qu’il était juste et singulier d’établir entre le plus sensible de tous les hommes et le célèbre indifférent du dix-huitième siècle.

Son imagination avait conservé sa fraîcheur, et son âme toujours ardente aimait avec la vivacité des premières affections. Il n’était point abusé par les mensonges de la vie ; et, bien que

  1. M. de Feletz. Journal des Débats.