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tradiction, réclamait des conditions d’existence définies, ou relations, comme conditions de la connaissance réelle.

Dans le second dilemme (XXXIV) l’abstraction fléchissait d’un degré, la substance était le nom (le plus communément employé) d’un absolu qui renfermait, d’après des notions ou de composition, ou d’évolution, comme ses modes ou comme ses produits, toutes les qualités des choses et les suites de phénomènes, sans être défini en soi par des qualités quelconques ou modes assignables, et par des relations. C’est encore le principe de relativité qui s’opposait à l’acceptation, à titre de réalité, d’une fiction de ce genre, et posait les lois des phénomènes comme les objets réels de l’intelligence appliquée à la définition des objets de l’expérience.

Dans le troisième dilemme (XLI), la doctrine de l’absolu prenait la forme de l’infinitisme, et portant sur la quantité, présentait les rapports numériques des phénomènes, soit en succession, soit en multiplication et division, comme s’élevant à des infinis actuels, en sorte qu’il existerait des infinités actuelles d’éléments réellement donnés dans les êtres composés. À cette théorie, le principe de contradiction, qui est la règle universelle des applications de la relativité, opposait la catégorie du nombre : les rapports numériques se conçoivent sans difficulté comme indéfiniment croissants ou décroissants, mais ne peuvent atteindre l’infinité en acte, sans contredire la notion même du nombre sur laquelle tout raisonnement en matière de quantité, se fonde. Or c’est ici même chose de parler d’éléments concrets, ou d’unités abstraites, parce que c’est de la formation du nombre qu’il s’agit, et que le nombre concret ne pourrait pas atteindre un infini en acte, alors que l’abstrait corres-