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LE MONDE SUIVANT L’ANCIEN ESPRIT HELLÉNIQUE

les compilateurs des époques de décadence. Les tendances intellectuelles, ou de sentiment, des penseurs religieux des anciens empires se trouveraient probablement originales et diverses, à mesure qu’on remonterait, s’il était possible, aux premiers initiateurs des croyances qui soutinrent selon les lieux et les temps le moral des peuples. À la distance où nous sommes, nous n’apercevons plus guère que dans leur confusion trois manières de représenter dans son fondement la nature des phénomènes.

Ce sont : 1° la méthode proprement mythologique méthode de personnification des phénomènes objectifs, sensibles ou idéaux, d’où naissent des symboles développés en fables épiques et dramatiques ;

2° La méthode des apothéoses, divinisation directe des grands corps ou des grandes forces de la nature, des grandes idées personnifiées de souveraineté, de puissance, d’intelligence, ou d’antiquité suprême et de génération première, mâle ou femelle, et enfin des personnes mêmes, ancêtres, fondateurs ou chefs d’empire, dont la vénération et la coutume, ou la flatterie et la crainte consacrent le culte ;

3° La méthode spiritiste, procédé mental d’imagination des choses sensibles, objets matériels ou personnes, et aussi des classes d’objets plus ou moins caractérisés et limités, tels qu’un bois ou une fontaine, ou vastes et indéfinis, tels que le ciel et la terre, comme habités ou informés par des esprits séparables des êtres eux-mêmes. C’est un mode d’abstraction particulier s’élevant du fétichisme à une sorte d’idéalisme et de réalisation des idées pour des cultes spéciaux, et pour le service de toutes les superstitions possibles, morales ou immorales qu’elles soient, qui se présentent à l’esprit.

Les deux premières de ces méthodes se sont prêtées