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font un signal pour suspendre le combat, s’envoient réciproquement des agens, et concluent, la paix, qu’on célèbre par un festin solemnel, en prenant le soleil et la lune à témoin de la sincérité du raccommodement. Mais si, dans le combat, l’une des tribus est plus faible que l’autre, elle lui reste soumise, et est obligée de lui payer tous les ans un tribut de bétail, d’armes, de gamelles et d’autres objets.

En entrant en campagne, les Cucis emportent beaucoup de provisions, qui consistent en alus, espèce de végétaux semblables aux pommes de terre, et qu’on fait rôtir, en pâte de farine de riz renfermée dans des tuyaux de bambou, en riz sec, et en plusieurs outres remplies de liqueur. Par ce moyen, ils n’ont pas besoin de s’arrêter pour préparer leur manger ; et leur marche est si rapide, qu’ils font en un jour autant de chemin que les couriers ont coutume d’en faire en trois ou quatre jours. Arrivés auprès de la place qu’ils veulent attaquer, ils l’entourent pendant la nuit ; et s’ils s’en emparent, ils massacrent sans pitié les hommes et les femmes, les vieillards et les enfans, à l’exception de ceux qu’ils veulent réduire en captivité. Ils emportent les têtes qu’ils ont coupées dans des sacs de cuir ; et si