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lance, l’arc et la flèche. Si l’ennemi abandonne ses foyers, les assaillans égorgent les femmes et les enfans qui tombent entre leurs mains, et pillent tout ce qu’ils peuvent emporter. Mais si l’ennemi, ayant été prévenu de leur dessein, a le courage de les attendre de pied fermé, et de leur disputer la victoire, ils se retirent avec célérité, et rentrent tranquillement dans leurs maisons.

Les Cucis qui apperçoivent une étoile très-proche de la lune, s’imaginent que c’est le présage certain de quelque agression prochaine ; et ils passent la nuit sous les armes. Souvent ils se mettent en embuscade dans les bois, près des chemins qui peuvent servir à leurs ennemis ; et alors malheur aux hommes et aux femmes qui passent de ce côté-là, ils sont sûrs de recevoir la mort.

Tandis que les Cucis sont ainsi en embuscade, la piqûre d’une sangsue, d’un ver, d’un serpent même ne peut leur arracher un cri, ni leur faire quitter leur place ; et celui d’entr’eux qui remporte dans son village la tête d’un ennemi, est sûr de s’honorer aux yeux de sa nation.

Deux tribus qui en viennent aux mains, et qui voient la victoire incertaine entr’elles,