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la Perse, de la Tartarie et de l’Indostan au nord-est, et au nord-ouest : et tous ces ruisseaux réunis près de Moultan, forment cette rivière célèbre connue des Européens sous le nom d’Indus, et des Asiatiques sous celui de Sinde ou Sindeh[1]. On lit dans le Ayin Acbaree : « Le Sinde, selon quelques-uns, prend sa source entre Cachemire et Cashgar, et d’autres la placent dans le Khatai ». (par Khatai, je crois qu’il faut entendre Koten, les Chatœ de Ptolémée, et non la Chine.) Cependant, il est certain que les habitans de l’Indostan regardent la branche nord-est comme le vrai Sinde. L’empereur Baber, il est vrai, donne le nom de Sinde à une de ses branches occidentales, qui commence près de Bamian ; mais il paraît différer en cela du reste de ses compatriotes ; car le nom de Nilab que l’on donnait à la rivière qui coule près d’Attock, longtemps avant la fondation de cette ville, fut aussi donné à la même rivière, dans son cours à travers le petit Thibet ; et Nilab est synonime de Sinde.

  1. Le nom de Sinde n’était pas connu aux Romains ; Indus incolis Sindus appellatus. (Pline, livre VI).