Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 2, 1800.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 33 )

et je crois que ce mot devrait s’écrire Dehly. Quoique plus grande et plus peuplée qu’Agra, elle n’a pas été si bien bâtie. Shah Jeban, petit-fils d’Acbar, et père d’Aureng-Zeb, y fit sa résidence, et lui donna le nom de Shahjehanabad. C’est cette vanité qui a fait donner plusieurs noms aux villes indiennes, et cela est très-commun dans l’Indostan : aussi en résulte-t-il la plus grande confusion dans les monumens historiques, et une injustice réelle envers les premiers fondateurs.

Il est difficile de déterminer la véritable étendue de cette ville qui contenait, dit-on, durant la seconde partie du dernier siècle, deux millions d’habitans. Il est certain que la relation de Bernier, celui des voyageurs qui était le plus à portée d’être bien informé, et dont, la véracité mérite la plus grande confiance, ne justifie pas ce calcul. Il écrivait en 1663, quatre ans après l’avènement d’Aureng-Zeb au trône, et l’on sait que sous son règne, l’empire et la capitale prirent des accroissemens considérables. Bernier n’estimait la circonférence de Delhi qu’à trois lieues, en y comprenant ce que renfermaient les fortifications. Il décrit en outre quelques faubourgs ; mais le tout ne présente pas une étendue ex-