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et cependant cette conquête est regardée comme la partie la plus brillante de l’histoire d’Alexandre. Il est vrai que le voyageur ami du merveilleux se confond avec le soldat entrerprenant, et que le lecteur se laisse plus souvent entraîner par ses sensations, qu’il n’écoute son jugement.

Quoique la partie occidentale de l’Indostan fût dans cette situation, il existait au-delà, ou plutôt vers le Gange, un royaume puissant, à en juger par l’état où le trouva Mégasthène, lorsque, quelques années après, il vint résider en qualité d’Ambassadeur de Seleucus Nicator, à Palibothra, capitale des Prasii. Ce fut, sans doute au mécontentement qui éclata dans l’armée d’Alexandre, que ce peuple dut alors le maintien de son indépendance.

Alexandre arriva à Pattala vers le milieu d’Août (326 ans avant l’ère chrétienne), et après avoir fait toutes les dispositions couvenables pour la sûreté et les commodités de son armée et de sa flotte, et avoir aussi visité les deux principales embouchures de l’Indus où il éprouva un sentiment de surprise ou plutôt de frayeur, de la bore ou reflux soudain de la marée ; il prit la route de Susa par terre, et ordonna à Nearchus de suivre avec la flotte,