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de Delhi ; et là il se sépara de sa grande armée qu’il envoya par Debalpour au rendez-vous de Samanah, ville à 85 cosses à l’ouest de Delhi ; tandis qu’avec 10,000 hommes de cavalerie il marcha sur Batnir, forteresse importante, à environ 70 cosses de Jehaul, et loin à la droite de la route de Delhi, au-delà du désert qui s’étend le long de la rive méridionale du Setlège. Ce fut le ressentiment qui le fit marcher contre cette place. Il était irrité de la protection qu’elle avait accordée aux habitans de Debalpour qui avaient massacré une garnison de Peer Mahmud. Peut-être aussi la grande réputation qu’elle avait le détermina-t-elle à entreprendre ce siège, comme autrefois Alexandre fit celui d’Aornos.

Timur, en quittant Jehaul, arriva le premier jour à Adjodin, ou Pauk-putton (dont nous avons déjà parlé), ville renfermée dans une des grandes îles formées par les branches du Setlège. Il y visita le tombeau de Sheik-Furrid, se livra quelque temps à des exercices de dévotion, et ensuite s’avança contre Batnir qui, selon Sherefeddin, est à 60 cosses d’Adjodin. Cinquante de ces cosses sont égales à environ 95 milles anglais. On dit que Timur marcha un jour et une nuit pour surprendre la place.