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positions particulières préfèrent le merveilleux aux récits avoués par la saine raison ? Tels furent Diodore et Quinte-Curce, et notamment ce dernier, qui transforme les moindres incidens en miracles et en phénomènes. Arrien aussi raconte ses merveilles, mais c’est de manière à ne pas se compromettre ; il semble qu’il se croye obligé d’en faire le récit, mais sans paraître y ajouter foi lui-même, ni désirer de les faire croire aux autres.

On doit regretter qu’Arrien n’ait pas conservé le journal de Mégasthène, comme il a fait de celui de Néarque. Nous devons aussi regretter le livre de Boeton ou Biton, qui contenait la géographie des marches d’Alexandre. Ce livre existait du temps de Pline, qui le cite ; mais je pense que si Arrien l’eût eu sous les yeux, certains passages de sa géographie seraient plus exacts. Assurément, s’il eût lu Hérodote avec attention, il n’aurait pas passé sous silence le voyage de Scylax sur l’Indus ; il n’aurait pas représenté son héros comme n’ayant aucune connaissance des marées, tandis que ce fait si curieux frappe tous ceux qui lisent le même livre. Il en avait lu cependant une partie ; car il cite l’opinion d’Hérodote sur le Delta du Nil, et fait allusion