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mais offrant chaque jour le flux et le reflux ? L’intelligent et ingénieux voyageur Volney nous apprend que la marée est de trois pieds et demi (mesure anglaise) à Suez.

Arrien ne parle des marées que lorsque la flotte d’Alexandre arriva près de l’embouchure de l’Indus. Il est vrai qu’elles sont moins hautes dans ce fleuve que dans tout autre de même force et d’une pente aussi douce ; cependant, comme elles sont sensibles à cinquante ou soixante milles au-dessus de son embouchure[1], nous pouvons conclure qu’il eût été difficile qu’Alexandre et son armée ne s’en fussent pas apperçus dans leur voyage de Pattala jusqu’à la mer, en supposant même qu’ils n’en eussent jamais entendu parler.

D’ailleurs Arrien, en parlant d’une marée qui causa tant de dommage à la flotte, décrit ce flux soudain d’un volume d’eau qui s’élève au-dessus du niveau ordinaire de la mer, et

  1. La marée dans l’Indus est sensible à environ 65 milles de son embouchure, selon l’observation de M. Callender, qui a demeuré long-temps à Tatta, près de la pointe du delta de l’Indus. Dans le Gange la marée est sensible à 240 milles de l’embouchure, et dans la rivière des Amazones à 600 milles.